Institut national de recherche scientifique français Univerité Pierre et Marie Curie Université Paris Diderot - Paris 7

Les défauts oculaires

lundi 28 août 2017, par Marie Glanc et Marie Blavier

Les "défauts optiques"

  • Le premier dioptre de l’œil est constitué par le film lacrymal, substance multiphasique qui hydrate la cornée. Ce film s’assèche au cours du temps (et perd donc ses propriétés optiques) jusqu’au prochain clignement qui permet de le réhomogénéiser.
  • La cornée est la première lentille de l’œil. Elle a une puissance d’environ 40 dioptries (inverse de la longueur). Cette lentille est baignée par l’humeur aqueuse, milieu d’indice de réfraction proche de l’eau dans lequel est immergé l’iris, notre diaphragme oculaire. L’iris sert à régler le nombre de photons qui pénètrent dans l’œil.
  • Le cristallin est la seconde lentille de l’œil. Constitué de différentes couches qui s’ajoutent au cours de la vie, c’est une sorte de lentille à gradient d’indice qui peut se déformer. Ce phénomène s’appelle l’accommodation et permet (théoriquement) de voir net à quasiment toutes les distances.
  • Le vitré sépare la rétine du cristallin. C’est un gel d’indice de réfraction proche de l’eau également. Sain, il est transparent. Des matériaux en suspension dans le vitré peuvent peut-être avoir une action sur le trajet des rayons lumineux dans certains cas.
Coupe physiologique d'oeil.
Coupe physiologique d’oeil.

Les différents éléments cités ci-dessus participent aux aberrations oculaires dans des proportions différentes d’un individu à l’autre et en fonction des conditions extérieures. Il faut noter que l’œil est un système optique qui travaille hors-axe (angle de 5° entre l’axe visuel et l’axe optique de l’œil). En outre, l’œil en fixation n’est pas immobile : les muscles extraoculaires assurent un asservissement autour de l’axe de visée (ce qui permet de ne pas saturer les photorécepteurs). D’autres types de mouvements peuvent être identifiés lors de la fixation (dérives, micro-saccades). De plus, la réponse à un stimulus accommodatif n’est ni stable ni précise ; ce phénomène ainsi que les battements cardiaques doivent affecter la longueur axiale de l’œil, donc son focus. Enfin, lors d’un examen oculaire, les positions de la tête et de l’œil ne sont pas constantes. Cela provoque des mouvements de la pupille du sujet dans celle de l’instrument, ce qui est interprété par des fluctuations de la carte d’aberrations présentes dans la pupille de travail.