Institut national de recherche scientifique français Univerité Pierre et Marie Curie Université Paris Diderot - Paris 7

Soutenance d’HDR de Johan Mazoyer le mardi 12 mars 2024

jeudi 29 février 2024

La soutenance d’habilitation à diriger des recherches de Johan Mazoyer aura lieu le mardi 12 mars 2024 à 14h30 dans la salle de conférences du Château à Meudon.

Elle sera diffusĂ©e en direct sur Youtube :

Titre de la soutenance

" Optique active pour l’imagerie d’exoplanètes et de disques de dĂ©bris "

Résumé

La plupart des grands tĂ©lescopes actuels sont Ă©quipĂ©s d’instruments coronographiques. Des coronographes sont aussi en dĂ©veloppement pour les ELTs et le tĂ©lescope spatial Roman, qui analyseront des Jupiters autour d’étoiles proches. Enfin, ils sont au cĹ“ur du futur Habitable World Observatory, rĂ©cemment sĂ©lectionnĂ© par le Decadal Survey 2020 de la communautĂ© amĂ©ricaine, qui chercheront Ă  dĂ©tecter des marqueurs d’habitabilitĂ© sur des exoplanètes. Pour dĂ©velopper ces instruments, il faut encore relever d’importants dĂ©fis, qui forment la base de mon travail instrumental. Les coronographes actuels sont des systèmes fixes, optimisĂ©s en simulation pour obtenir les meilleures performances pour un système donnĂ©. Ils ne prennent donc pas en compte la rĂ©alitĂ© des instruments : vibrations, imperfections, dĂ©salignements et dĂ©formations des optiques, Ă©volution de la pupille du tĂ©lescope. Ma recherche instrumentale se focalise sur la correction active pour le haut-contraste, Ă©lĂ©ment clĂ© de la prochaine gĂ©nĂ©ration d’instruments, pour optimiser en temps rĂ©el un coronographe donnĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© de l’instrument pour lequel il est dĂ©veloppĂ©. J’ai appliquĂ© ces techniques en simulation, sur plusieurs bancs optiques et sur des tĂ©lescopes.

En parallèle de ma recherche instrumentale, je consacre une partie de mon activitĂ© Ă  l’analyse d’images coronographiques de disques de dĂ©bris. L’étude des disques circumstellaires est d’une importance critique pour comprendre les systèmes planĂ©taires. Tout d’abord, l’observation de la poussière circumstellaire, depuis les disques proto-planĂ©taires jusqu’aux disques de dĂ©bris, analogues de la ceinture de Kuiper, permet d’étudier la formation et l’évolution de ces systèmes. Ensuite, ils prĂ©sentent des structures complexes (anneaux, spirales, sur-densitĂ©s locales) dont l’analyse prĂ©cise a dĂ©jĂ  permis la prĂ©diction d’exoplanètes non dĂ©tectĂ©es. Mais au-delĂ  de cette analyse “gĂ©omĂ©trique”, il est primordial de commencer l’analyse des grains de poussière circumstellaire eux-mĂŞmes : issus de la collision des planĂ©tĂ©simaux aussi Ă  l’origine des exoplanètes, les Ă©lĂ©ments dont ils sont formĂ©s sont communs Ă  ceux que nous dĂ©tecterons Ă  leur surface. Mon apport principal Ă  ce domaine est l’adaptation de mĂ©thode de post-processing pour la dĂ©tection et la caractĂ©risation des exoplanètes aux disques de dĂ©bris. Ces mĂ©thodes sont primordiales pour extraire des informations fiables sur ces objets, au-delĂ  de la simple dĂ©tection. Ces techniques m’ont permis de corriger les biais spĂ©cifiques Ă  ces mĂ©thodes et Ă  faire plusieurs analyses multi-instrumentale.

Les aspects instrumentaux et observationnels de mon travail sont complémentaires. À mesure que la complexité des techniques coronographiques augmente, il devient nécessaire pour un observateur de comprendre précisément les limitations de son instrument. À l’inverse, une expérience astrophysique est indispensable pour déterminer les priorités des projets futurs et orienter la recherche instrumentale.