Retour

Le Livre des Records des Comètes

  • La comète qui a le plus gros noyau. 95P/Chiron (150 km de diamètre) et C/1995 O1 (Hale-Bopp) (80 km). Mais parmi les objets trans-neptuniens se cachent sûrement des comètes potentielles bien plus grosses.

  • La comète qui a le plus petit noyau. 147P/Kushida-Muramatsu (seulement 0,42 km de diamètre) parmi les comètes «classiques». Mais les comètes «sungrazing» sont des objets de quelques mètres, seulement visibles lorsqu'ils se volatilisent en frôlant le Soleil.

  • La comète qui est passée le plus près de la Terre. D/1770 L1 (Lexell) est passée à 0,015 UA de la Terre. (Plus récemment, C/1996 B2 (Hyakutake) est passée à 0,10 UA de la Terre ; la comète 73P/Schwassmann-Wachmann 3 est passée à 0,08 UA de la Terre en mai 2006.)

  • Les comètes qui n'ont pas de nom. C/1997 K2, C/2000 S5 et C/2002 O6, comètes uniquement détectées par leur nuage d'hydrogène.

  • Les comètes qui n'existaient pas. Les comètes que le chevalier d'Angos (1747-1833) s'est inventées en 1784, 1793 et 1798, dans l'espoir de devenir célèbre. Le faussaire a été trahi par les positions fantaisistes qu'il a attribuées à ces comètes, basées sur un calcul d'orbite erroné.

  • La comète d'un astronome qui n'a pas existé. La Grande Comète de Janvier 1910 (C/1910 A1, que l'on confond souvent avec l'apparition de la comète de Halley) est parfois nommée comète Drake. On cherchera en vain l'astronome Drake qui l'aurait découverte. Il s'agit d'une erreur de transcription d'un télégramme.

  • La comète qui n'était pas une comète. La comète dite d'Ambroise Paré, dont l'image figurant dans son ouvrage Les Monstres est reprise de diverses chroniques antérieures. Ce phénomène observé en 1527 était probablement une aurore boréale. On désignait à l'époque sous le nom de comète tout phénomène céleste inattendu et spectaculaire.

  • Les molécules les plus compliquées observées dans une comète. Le formiate de méthyle (HCOOCH3) et l'éthylène glycol (l'«antigel», HOCH2CH2OH) détectés dans la comète Hale-Bopp avec les radiotélescopes de l'IRAM. Mais les comètes contiennent sûrement des molécules encore plus lourdes, comme des polymères.

  • La comète la plus active. C/1995 O1 (Hale-Bopp) (parmi les comètes récentes). Elle a relâché jusqu'à plus de 300 tonnes de gaz par seconde (et au moins autant de poussières).

  • La comète la plus brillante. Certaines comètes deviennent tellement brillantes qu'elles sont visibles en plein jour. Ce fut récemment le cas de C/2006 P1 (McNaught) qui devint plus brillante que Vénus lors de son passage au périhélie, à 0,17 UA du Soleil, le 12 janvier 2007.

  • Le plus grand sursaut cométaire. Celui de la comète 17P/Holmes, dont l'éclat a augmenté de près d'un million de fois en passant brutalement de la magnitude 17 à la magnitude 2,5 le 24 octobre 2007. Sans doute suite à une fragmentation de son noyau.

  • La comète la plus poussiéreuse. Encore C/1995 O1 (Hale-Bopp) (parmi les comètes récentes).

  • La comète la moins excentrique. C'était 29P/Schwassmann-Wachmann 1 dont l'orbite tourne presque «rond» (e = 0,044). Mais elle vient d'être détrônée par 158P/Kowal-LINEAR (e = 0,029 seulement).

  • La comète la plus excentrique. C'est aussi 29P/Schwassmann-Wachmann 1, en raison de ses multiples sautes d'humeur (sursauts d'activité) imprédictibles.

  • La comète la plus hyperbolique. C/1980 E1 (Bowell) (e = 1,0573). Elle quitte donc le Système solaire.

  • La comète à la plus courte période. 2P/Encke (P = 3,28 ans).

  • La comète à la plus longue période. De nombreuses comètes ont des orbites si allongées qu'on ne peut les distinguer d'une parabole. Leurs périodes peuvent être supérieures à 100 000 ans.

  • La comète numérotée à la plus longue période. (Une comète «numérotée» est une comète dont on a observé avec certitude plusieurs retours.) C'est la comète récente 153P/2002 C1 (Ikeya-Zhang), dont la période actuelle est P = 366 ans, identifiée au retour de la comète historique C/1661 C1. (On objectera que 2002 - 1661 = 341 ans. Mais les perturbations planétaires et les forces non-gravitationnelles ont quelque peu modifié la période de cette comète.) Des passages de cette comète auraient également été observés en 877 et 1273.

  • La comète à courte période passant le plus près du Soleil. 96P/Machholz 1 (q = 0,125 UA) (parmi les comètes numérotées). Mais les «sungrazing comets» (qui sont à longue période) rasent littéralement le Soleil.

  • L'astronome qui a découvert le plus de comètes. L'Australien Robert McNaught a découvert une cinquantaine de comètes durant les trentes dernières années. Il dépasse donc Jean-Louis Pons (1761-1831) qui découvrit visuellement au moins 37 comètes, dont 26 portent son nom, la plupart à l'observatoire de Marseille, au début du XIXe siècle. Le couple Carolyn et Eugene Shoemaker ont decouvert 32 comètes à la fin du XXe siècle lors de leur recherche photographique d'astéroïdes.

  • L'instrument qui a découvert le plus de comètes. Le satellite SOHO, qui a découvert plus de 1500 «sungrazing» comètes depuis 1996 avec son coronographe LASCO.

  • Les premières photographies d'une comète. Celles de la comète C/1858 L1 (Donati), prises en Angleterre par le photographe W. Usherwood et à l'observatoire de Harvard par l'astronome W.C. Bond. Cette dernière (la seule retrouvée) ne montre pas la queue de la comète, qui fut pourtant bien visible à l'oeil nu.

  • Le premier spectre cométaire observé. Celui de la comète C/1864 N1 (Tempel) observé visuellement par G. Donati.

  • La comète la plus célèbre. Sans doute la comète de Halley, dont de multiples retours sont relatés dans les archives de l'humanité, et dont le passage de 1758 fut le premier retour de comète prédit et observé. Mais peut-être la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, explorée par la sonde Rosetta, va-t-elle lui ravir la vedette.

  • La première cométologue. Il y en a sans doute eu d'autres avant elle, mais l'histoire a retenu Caroline Herschel (1750–1848), sœur de William Herschel (1738–1822, le découvreur d'Uranus), la première femme à devenir astronome professionnelle. Elle observa de nombreuses comètes, dont six portent maintenant son nom. La nuit de sa découverte de la comète C/1797 P1 (Bouvard-Herschel), elle n'hésita pas à parcourir 40 km à cheval pour annoncer la nouvelle à l'observatoire de Greenwich, une performance pour une cavalière peu expérimentée !


    Certaines des indication ci-dessus sont subjectives ou imprécises : nous ne connaissons pas encore toutes les comètes !

    Octobre 2014.

    Retour