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0.1.1 Introduction

Remarque préliminaire sur les notations utilisées

Les opérateurs vectoriels de divergence, rotationnel et gradient seront exprimés ici en utilisant l'opérateur nabla défini par $\vec{\nabla}=(\partial/\partial x_{1},\partial/\partial x_{2},
\partial/\partial x_{3})$ , i.e.

\begin{eqnarray*}
&&{\rm div}\vec{U}=\vec{\nabla}\cdot\vec{U} \\
&&\vec{{\rm ro...
...}=\vec{\nabla}\wedge\vec{U}\\
&&\vec{{\rm grad}}f=\vec{\nabla}f
\end{eqnarray*}



$\delta_{ij}$ est le symbole de Kronecker (=0 pour $i=j$ et 1 si $i=j$). La convention de sommation sur les indices répétés n'est pas utilisée ici.
$d/dt$ désigne la dérivée particulaire : lorsqu'une fonction $f$ est exprimée en fonction des coordonnées d'une particule en mouvement $\vec{x}(t)$, de vitesse $d\vec{x}/dt$, on appelle dérivée particulaire de $f(\vec{x},t)$, sa dérivée totale en t, i.e. incluant le mouvement de la particule, ainsi :

\begin{eqnarray*}
\frac{df}{dt}=\frac{\partial f}{\partial t} +
\vec{\nabla}f\cdot\frac{d\vec{x}}{dt}
\end{eqnarray*}



Origine mécanique

Les équations générales qui régissent le mouvement d'un fluide homogène visqueux sont, dans $\Omega$ (domaine de l'espace $ {\rm R}^{3}$ occupé par le fluide):

    $\displaystyle \rm {conservation\;de\;la\;masse} \;\;\; \frac{{\rm d}\rho}{{\rm d}t} +
\rho \vec{\nabla}\cdot\vec{U} = 0$ (1)
    $\displaystyle \rm {conservation\;de\;la\;quantite\;de\;mouvement} \;\;\;
\rho\f...
...{{\rm d}t} = \sum_{j=1}^{3} \frac{\partial
\sigma_{ij}}{\partial x_{j}} + f_{i}$ (2)
    $\displaystyle \rm {loi\;de\;comportement} \;\;\;\;\;\;
\sigma_{ij}=-p\delta_{ij}+\lambda\sum_{k=1}^{3}\varepsilon_{kk}(u)\delta_{ij}
+2\mu\varepsilon_{ij}(u)$ (3)

$\vec{U}(\vec{x},t)$ est le vecteur vitesse de composantes $(u_{1},u_{2},u_{3})$ dans le repère considéré. $\vec{x}=(x_{1},x_{2},x_{3})$ est le vecteur position (coordonnées d'Euler) de la particule considérée à l'instant $t$.
$\rho(\vec{x},t)$ est la masse volumique $(\rho > 0)$.
$\vec{f}(\vec{x},t)=(f_{1},f_{2},f_{3})$ est la densité volumique des forces extérieures agissant sur le fluide (généralement les forces de pesanteur)
$p(\vec{x},t)$ est la pression du fluide $(p \ge 0)$.
$\sigma_{ij}(\vec{x},t)$ sont les composantes du tenseur symétrique des contraintes.
$\varepsilon_{ij}(\vec{x},t)=\frac{1}{2} \left(
\frac{\partial u_{i}}{\partial x_{j}} + \frac{\partial u_{j}}{\partial x_{i}}
\right)$ sont les composantes du tenseur des vitesses de déformation.
$\lambda$ et $\mu$ sont des coefficients de viscosité.

Les lois de conservation sont générales pour l'ensemble des milieux «continus», c'est-à-dire ceux que l'on peut raisonnablement considérer d'un point de vue macroscopique. Les lois de comportement1 et les lois d'états (de nature thermodynamique) que nous ajouterons ensuite (milieu incompressible, barotrope, stratifié etc...) sont au contraire spécifique du milieu considéré.

Conditions aux limites

Les équations ci-dessus ne fournissent qu'une description locale (ou différentielle) d'un milieu «sans bord» et doivent, pour pouvoir à la fois être intégrées (en espace et/ou en temps) et être applicables à des cas réels, être accompagnées de conditions aux limites. Ces conditions aux limites, découlant respectivement des lois de conservation de la masse et la quantité de mouvement s'écrivent

\begin{displaymath}
\vec{U}=0 \;{\rm sur}\; \Gamma
\end{displaymath} (4)

si $\Gamma = \partial\Omega$ (frontière du volume $\Omega$) est une paroi fixe (sinon c'est la vitesse relative qui est nulle)
\begin{displaymath}
\sum_{j=1}^{3} \sigma_{ij}n_{j} = F_{i} \;{\rm sur}\; \Gamma
\end{displaymath} (5)

$\vec{n}$ étant le vecteur unitaire de la normale extérieure à $\Omega$ et $\vec{F}$ la densité surfacique d'efforts appliqués au point considéré par la paroi $\Gamma$ sur le fluide2.

Problème mathématique/numérique associé

Le problème mathématique/numérique correspondant aux équations posées précédemment va donc consister à intégrer un système d'équations aux dérivées partielles dont les données sont (au minimum):
-la forme du volume $\Omega$ (par exemple le contenant du fluide ou l'espace $ {\rm R}^{3}$ moins l'obstacle en aérodynamique, etc...)
-les forces extérieures $\vec{f}$, souvent négligées
-les coefficients de viscosité $\lambda$ et $\mu$
et les inconnues sont:
- principalement la vitesse $\vec{U}$,
-secondairement la masse volumique $\rho$ et la pression $p$.

En réalité, le problème mathématique comme sa résolution numérique (ou éventuellement analytique) seront très différents selon les particularités des fluides considérés (loi de comportement et d'état) mais aussi selon les simplifications/approximations que nous pouvons effectuer (c'est-à-dire que nous pouvons justifier). C'est pourquoi nous allons passer en revue quelques cas (il y en a bien d'autres que ceux présentés ici) et décrire plus précisément pour chacun de ces cas le problème numérique à résoudre.


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Michel Moncuquet
DESPA, Observatoire de Paris
2001-03-05