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Comment ont-ils dessiné les comètes ?
Les comètes dans les arts

Des images de comètes à travers les âges, populaires, artistiques ou savantes. Certaines de ces images peuvent s'ouvrir dans leur taille d'origine, en cliquant dessus avec l'option "View Image". La plupart de ces images sont des liens sur un site extérieur. L'utilisateur éventuel est invité à en vérifier le copyright.

Le "Livre de soie" (IVe siècle avant JC), retrouvé dans une tombe Han près de Mawangdui (Chine). Ce document serait le premier "Atlas des formes cométaires" connu. (Xi Ze-Zong, 1984, Chin. Astron. Astrophys., 8, 1)



La Tapisserie de la reine Mathilde (dite "Tapisserie de Bayeux"). Elle montre l'apparition de la comète de Halley en 1066, interprétée alors comme le présage de la victoire de Guillaume le conquérant sur le roi Harold.


Giotto di Bondone, "Adoration des mages" (1301-1305), fresque de la chapelle Scrovegni à Padoue. À la place de l'Étoile de Bethléem, Giotto aurait représenté la comète de Halley dont il a pu voir le passage en 1301. (Olson, R.J.M., 1979, Scient. Amer., 240, 160 ; Olson, R.J.M. & Pasachoff, J.M., 2002, Meteor. Planet. Sci., 37, 1563)


La marche de la comète de 1449 (C/1449 Y1) observée par Toscanelli (1397-1482) à Florence. Ce croquis de travail est à comparer avec les planches plus élaborées du "Theatrum Cometicum" de Stanislaw Lubieniecki.


"La Mélancolie ou l'esprit de l'homme à la recherche de l'Univers" (1514). Eau-forte d'Albrecht Dürer (1471-1528). Le phénomène à l'intérieur de l'arc-en-ciel serait la grande comète de l'hiver 1513-1514. Selon une autre interprétation, ce serait un bolide apparu dans le ciel d'Allemagne en 1513, ou celui associé à la chute de la météorite d'Ensisheim en 1492.






La "comète d'Ambroise Paré". Ce célèbre dessin paru dans "Les Monstres" (1573) d'Ambroise Paré (1509?-1590) a été reproduit dans le Magasin Pittoresque (1853), dans "Les Comètes" (1875) de Guillemin, dans l'"Astronomie populaire" (1879) de Flammarion, et dans bien d'autres publications modernes. Cependant, Paré ne fut pas témoin de cet événement. Il l'a pris (avec son dessin) dans les "Histoires prodigieuses" (Paris, 1560) de Pierre Boaistuau (1517?-1566), qui lui-même le tenait des "Prodigiorum ac ostentorum chronicon" (Bâle, 1557) de Conrad Lycosthenes (1518-1561) Mais Lycosthenes lui-même n'a pas été témoin du phénomène qu'il a décrit  et devait le tenir de Peter Creutzer.
Selon le texte de P. Boaistuau : " L'antiquité n'a rien experimenté de plus prodigieux en l'air que la Comete horrible de couleur de sang qui apparut en Westrie l'onziesme jour d'Octobre, mil cinq cens vingt et sept. Cette Comete estoit si horrible et espoventable, qu'elle engendroit si grand terreur au vulgaire, qu'il en mourut aucuns de peur, les autres tomberent malades. Cette estrange Comete fut veuë de plusieurs milliers de personnes, et dura une heure et un quart. Elle commença à se produire du costé du Soleil-levant, puis tira vers le midy, l'Occident et le Septentrion. Elle apparoissoit estre de longueur excessive et si estoit de couleur de sang. A la sommité de la Comete on voyoit le caractere et figure d'un bras courbé tenant une grande espée en sa main., comme s'il eust voulu frapper. Au bout de la poincte de ce cousteau, il y avoit trois Estoilles, mais celle qui estoit droictement sur la poincte, estoit plus claire et lucide que les autres. Aux deux costez des rayons de ceste Comete il se voyoit grand nombre de haches, couteaux, espées coulourées de sang, parmy lesquelles il y avoit grand nombre de faces humaines hideuses, avec les barbes et cheveux herissez, comme tu la vois icy figurée. " Ambroise Paré suivi par Camille Flammarion reproduisent mot pour mot une partie de ce texte (mais la date est changée en 9 octobre 1528). Il n'y a aucun autre témoignage de comète spectaculaire en 1527, ni en 1528. La description du phénomène, sa couleur, sa courte durée, son mouvement, son étendue, sa localisation (la Westrie est au nord de l'Allemagne)... suggèrent qu'il ne s'agit pas d'une comète, mais plutôt d'une aurore boréale.

Les quatres figures sont
  • celle de la traduction française d'un prospectus de Peter Creutzer publié à Nuremberg en 1527 (d'après Véron, 1986, CRAS La Vie des Sciences 3(1), 39) (en haut à gauche) ;
  • celle de Boaistuau (édition de 1560) (en haut à droite) ;
  • celle des "Monstres" d'Ambroise Paré (en bas à gauche) ;
  • celle de l'"Astronomie Populaire" de Flammarion (en bas à droite).

    La Grande comète de 1577 au dessus de Prague. Gravure de Jiri Daschitzsky. Cette comète (C/1577 V1) est la première dont la parallaxe a pu être mesurée, la situant formellement en dehors de l'atmosphère.


    Un autre dessin de la Grande comète de 1577 observée à Istanbul. D'après le manuscript ottoman "Secaatname" (Bibliothèque universitaire d'Istanbul). Ce document a été analysé par H.I. Menali & A.S. Unver (2004, Int. Comet Quart., 26, 3-7).


    Images de la "Cometographia" (1668) d'Hevelius (1611-1687). Un autre "Atlas des formes cométaires".


    La comète de 1618 (au dessus de Francfort-sur-Main ?), par Gothard Arthusius (1570-1630). Trois belles comètes furent signalées en 1618. Celle-ci, observée en novembre, serait C/1618 V1 ou W1.


    Dans son "Theatrum Cometicum" (1666-1668), Stanislaw Lubieniecki (1623-1675) a reporté sur des atlas célestes les observations de certaines comètes de son temps. Cette planche montre la marche de la comète C/1664 W1 dans la constellation Cetus. Tiré de la très belle exposition virtuelle de la Linda Hall Library of Science consacrée aux atlas celestes.


    Planche de la "Description de l'Univers" (Paris, 1683) d'Allain Manesson Mallet (1630-1706). Le dessinateur a fait figurer plusieurs formes cométaires simultanément. À comparer avec la planche d'Hevelius.


    Caricature sur la comète de 1811. Dessin à la plume et lavis de Claude-Louis Desrais (1746-1816). La Grande comète C/1811 F1 a frappé l'imagination populaire ; c'est celle de "l'année de la comète" et du "vin de la comète".


    La Grande comète C/1881 K1. Gravure représentant la photographie obtenue par J. Janssen le 1er juillet à Meudon (1881, La Nature, 383). Il s'agit de l'une des toutes premières photographies de comète.


    La comète C/1973 E1 (Kohoutek) dessinée par l'astronaute Edward E. Gibson le 29 décembre 1973, à bord de la station orbitale Skylab. Le dessin montre une anti-queue caractéristique dirigée vers le Soleil. (©NASA)


    L'avénement de la photographie, puis de l'imagerie CCD, n'a pas découragé les observateurs de dessiner les comètes. Ici, la comète C/2012 S1 (ISON) le 31 octobre 2013, dessinée par Nicolas Biver. (© N. Biver - SAF)


    Octobre 2014.

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