Observatoire de Paris Institut national de recherche scientifique français Univerité Pierre et Marie Curie Université Paris Diderot - Paris 7

19 octobre 2018 : lancement tant attendu de la mission BepiColombo !

lundi 24 septembre 2018

(mise Ă  jour le 1er octobre 2018)

La mission BepiColombo, collaboration de l’ESA (agence spatiale europĂ©enne) et de la JAXA (agence spatiale japonaise), a enfin une date de lancement connue, après plusieurs reports successifs, avec un lanceur Ariane V.

Le rendez-vous est fixĂ© au vendredi 19 octobre 2018 au soir (soit le samedi 20 octobre très tĂ´t en mĂ©tropole), au Centre spatial guyanais, Ă  Kourou, qui fĂŞte cette annĂ©e 50 ans de lancements au port spatial de l’Europe.

BepiColombo peu après son lancement
BepiColombo peu après son lancement

Vue d’artiste de BepiColombo lors de la sĂ©paration de la coiffe du lanceur Ariane 5.
CrĂ©dits : ESA


BepiColombo, une mission unique composĂ©e de deux sondes spatiales qui se placeront en mĂŞme temps en orbite autour de la planète Mercure Ă  la fin de l’annĂ©e 2025, doit permettre de rĂ©pondre aux nombreuses questions soulevĂ©es par les deux missions hermĂ©ennes prĂ©cĂ©dentes : Mariner 10 et MESSENGER.

Au programme, on attend entre autre une cartographie prĂ©cise de la surface, et notamment des minĂ©raux qui la composent : Mercure, du fait de l’extrĂŞme longueur de sa journĂ©e (176 jours terrestres) et de son manque d’atmosphère, est un laboratoire unique pour comprendre comment une surface planĂ©taire Ă©volue en fonction de l’activitĂ© interne, du volcanisme, et de l’interaction avec les particules cosmiques et le vent solaire.


BepiColombo approche Mercure
BepiColombo approche Mercure

Vue d’artiste montrant la mission BepiColombo approchant Mercure, lorsque les deux orbiteurs se sĂ©pareront et seront dĂ©ployĂ©s sur leurs orbites respectives.
CrĂ©dit : ESA


En outre, l’Ă©tude de l’environnement de Mercure, qui possède la plus petite magnĂ©tosphère connue, et dont la composition interne reste encore mystĂ©rieuse, apportera peut-ĂŞtre des rĂ©ponses aux nombreuses questions sur l’origine du champ magnĂ©tique de Mercure.

Cette planète, la plus proche du Soleil, est encore mĂ©connue et reste pourtant un Ă©lĂ©ment clĂ© de notre comprĂ©hension de l’histoire du Système solaire et de la mĂ©canique cĂ©leste. Mercure est d’ailleurs la seule planète dont l’orbitographie ne peut ĂŞtre comprise sans la thĂ©orie de la RelativitĂ© gĂ©nĂ©rale. Une meilleure connaissance de Mercure est donc attendue dans de nombreuses disciplines scientifiques : chimie, physique, gĂ©ologie, mĂ©canique.


La planète Mercure
La planète Mercure

CrĂ©dits : NASA


Huit laboratoires de recherche français sont associés à la conception des instruments scientifiques des deux sondes.

Au LESIA, deux instruments appartenant à deux suites instrumentales différentes ont été conçus, développés et testés, entraînant avec eux de nombreuses thématiques de recherches fondamentales.

Sur MPO, dĂ©diĂ© Ă  la planĂ©tologie : les chercheurs et ingĂ©nieurs du LESIA sont intervenus sur la suite instrumentale SIMBIO-SYS et ont dĂ©veloppĂ© une partie de l’instrument VIHI, un spectro-imageur dans le visible et proche infrarouge destinĂ© Ă  faire la cartographie minĂ©ralogique complète de la surface de Mercure, avec une prĂ©cision inĂ©dite. En l’absence d’atmosphère et donc de phĂ©nomènes mĂ©tĂ©orologiques, la surface garde intactes les traces des cratères d’impacts, les structures gĂ©ologiques liĂ©es Ă  l’activitĂ© interne (failles, reliefs…). Les sources de modification proviennent essentiellement du vent solaire et des particules extra-galactiques. Mercure est un vrai laboratoire d’étude pour comprendre les effets de l’érosion spatiale sur la planète.

Sur MMO dĂ©diĂ© Ă  l’environnement planĂ©taire : les chercheurs et ingĂ©nieurs du LESIA ont dĂ©veloppĂ© l’instrument SORBET qui fait partie de la suite instrumentale PWI (Plasma Wave Investigation), chargĂ©e de mesurer les ondes dans le plasma autour de Mercure : Ă  la fois le plasma de la magnĂ©tosphère et celui du vent solaire. En particulier, SORBET va permettre de faire une carte de la densitĂ© et de la tempĂ©rature des Ă©lectrons, suivant la mĂ©thode dite de la « spectroscopie du bruit thermique », qui fait la rĂ©putation mondiale du LESIA et qui est utilisĂ©e sur de nombreuses missions d’exploration interplanĂ©taire, dont rĂ©cemment Parker Solar Probe.

C’est donc avec une grande fiertĂ© que les personnels du LESIA ayant participĂ© Ă  cette mission historique partent Ă  la mi-octobre en Guyane pour suivre les prĂ©paratifs du lancement Ă  Kourou. Certains d’entre eux vont participer Ă  des rencontres avec le grand public mais aussi avec les enseignants, enseignantes et jeunes de Guyane, dans une cinquantaine d’Ă©tablissements scolaires, pour leur faire dĂ©couvrir les nombreuses carrières possibles dans les disciplines scientifiques et le spatial en particulier. Une après-midi de confĂ©rences et ateliers aura lieu Ă  l’UniversitĂ© de Guyane le jeudi 18 octobre 2018. Ces actions forment le projet Planètes en Guyane.

En mĂ©tropole, l’Observatoire de Paris prĂ©sentera la mission au grand public Ă  la CitĂ© des Sciences Ă  l’occasion de la FĂŞte de la Science du 5 au 7 octobre 2018.

Pour tous, un site de prĂ©sentation de la planète Mercure, de la mission BepiColombo et du projet de vulgarisation Planètes en Guyane a Ă©tĂ© mis en ligne rĂ©cemment, avec notamment de nombreuses ressources pĂ©dagogiques pour les enseignants :

https://www.planete-mercure.fr/

Souhaitons bonne route Ă  BepiColombo !

Contacts LESIA